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Michel Barnier, une valeur refuge en trompe-l’œil dans la primaire de la droite

Comme un air de déjà-vu. A la rentrée 2016, quelques semaines avant la primaire de la droite, et quelques mois avant le scrutin présidentiel, montait une petite musique autour d’un potentiel troisième homme. A l’époque, face aux deux favoris Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire rêvait de venir perturber le duel. Peu avaient vu venir François Fillon, qui balaiera tous les pronostics lors du scrutin réservé aux sympathisants de droite.
Aujourd’hui, certains se disent qu’un scénario similaire de troisième homme pourrait se jouer avec l’ex-commissaire européen, Michel Barnier, pour l’instant coincé entre les figures plus connues de Xavier Bertrand, le président des Hauts-de-France, et Valérie Pécresse, à la tête de la région Ile-de-France. Tous trois, avec Eric Ciotti, le député des Alpes-Maritimes, et Philippe Juvin, le maire de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine), rêvent de représenter leur famille politique lors du scrutin présidentiel de 2022.
Jeudi 9 et vendredi 10 septembre, ils se sont tous exprimés devant les députés du parti Les Républicains (LR) lors de leurs journées parlementaires à Nîmes. Objectif : les convaincre du bien-fondé de leur candidature et les rallier à leur cause. Premier à passer sur scène, Michel Barnier. Une intervention attendue par certains élus qui murmurent dans les couloirs : pourquoi pas lui ? Dans un sondage exhaustif mais anonyme mené par France Télévisions auprès de tous les parlementaires LR, le diplomate semble récolter un nombre intéressant de soutiens. Il est, avec 41 élus, le deuxième après Xavier Bertrand. Dans les sondages, celui qui reste tout de même derrière M. Bertrand et Valérie Pécresse, a progressé en quelques mois de 8 à 13 %.
« Il y a un mouvement de fond qui a commencé et qui ne va pas s’arrêter », espère Daniel Fasquelle, ex-député du Pas-de-Calais, maire du Touquet (Pas-de-Calais) et soutien de la première heure. Pour lui, la candidature de Michel Barnier, longtemps hostile à la primaire mais aujourd’hui désireux d’y participer si elle a lieu, est « ce dont le parti a besoin ». « Il est à la fois bon sur le fond et la forme, poursuit l’élu, il a l’allure d’un président dont les Français seront fiers sur le perron de l’Elysée et il a pour lui la connaissance et l’expérience sur de nombreux sujets. »
Michel Barnier serait un bon pari à court terme mais un jeu risqué à plus long terme
Beaucoup louent en effet une stature qu’ils jugent « crédible » et une connaissance « complète » des dossiers. Outre l’expérience sur le plan national et international, c’est aussi « la fidélité » à la famille politique que certains mettent en valeur. « C’est une valeur refuge parce qu’il a de la hauteur de vue et qu’il a eu de la loyauté envers le parti », analyse Damien Abad, député de l’Ain et président du groupe LR à l’Assemblée nationale.
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